top of page

Le pays Toraja

Après la pause animalière à Komodo, c'est dans un lieu chargé d’histoire et de culture où nous nous rendons. Le Tana Toraja est situé au sud de l'archipel de Sulawesi, nouvelle et dernière région que nous visitons pour notre voyage. Rantepao est la ville où nous séjournons pendant trois jours au plein centre du pays Toraja et de ses merveilleuses rizières.

La population ici, est principalement chretienne mais il subsiste encore 10% d'animistes, qui croient qu'un esprit ou une force vitale anime les êtres vivants, objets ou éléments. Pour la petite histoire et pour mieux comprendre la population nous nous devons de vous traduire le nom de cette région. Tana signifie « pays », To signifie « gens/personne » et Raja signifie « hospitalité/gentil ». Comme vous l’aurez compris les habitants sont incroyablement gentils et s’entraident beaucoup. Si un adolescent doit aller étudier mais n’a pas assez d’argent, tous le village va se cotiser pour lui payer. L'étudiant prêtera en retour, par la suite, quand quelqu’un sera dans le besoin. C’est comme un système de banque grâce à l’entraide. Les Torajas ne gardent ainsi pas vraiment d’argent de côté.

Ces derniers ont depuis la nuit des temps des coutumes bien différentes de celle que l’on a pu voir jusqu’à présent. Et comme on est sympa, on va vous les raconter. Pour commencer, les Torajas célèbrent avec beaucoup de ferveur de nombreux événements dont 4 cruciaux tout au long de leur vie. Les voici dans l’ordre d’importance : la mort, le mariage, la construction d’une nouvelle maison et la récolte du riz. Pour les cérémonies les habitants dépensent beaucoup d’argent jusqu’à 17 milliards de roupies soit 1 million d’euros !! Toute la famille cotise pour offrir une cérémonie aussi grosse que possible. Elles peuvent durer plusieurs jours, jusqu’à 2 semaines pour les plus grosses. Nous avons eu la chance d’assister à des funérailles, ainsi nous vous parlerons, en détail, uniquement de cette grande cérémonie réunissant environ 400 personnes.

Lorsqu’une personne meure, tant que la cérémonie n’a pas eu lieu, pour eux, le défunt n’est pas mort mais seulement "malade". C’est-à-dire que le mort reste dans la maison, on continue de lui proposer à manger, à boire, à fumer etc. Ainsi la famille se réunit pour décider du jour de la cérémonie et de combien de buffles et de cochons ils souhaitent tuer. Et oui car l’un des aspects les plus typique de cette cérémonie c’est le sacrifice d'animaux. Et ce car les Torajas pensent que même au paradis les défunts ont besoin d’exactement la même chose que lorsqu’ils sont en vie comme de la viande par exemple pour se nourrir. Mais cela ne s’arrête pas à la nourriture, cest la même chose pour la décoration par exemple.

Le pays Toraja compte ainsi un grand commerce de buffles et de cochons qui ont plusieurs attraits et donc de la valeur: la nourriture, le travail aux champs mais aussi les cérémonies. Une cérémonie ayant lieu dans une famille riche peu compter jusqu’à 1000 sacrifices de cochons et 200/300 sacrifices de buffles voire plus. Imaginez un peu ! Et tous ces animaux il faut d’abord les acheter bien sûr. Les porcs coûtent de 100 à 300 euros environ. Les bêtes à cornes quant à elles peuvent coûter jusqu’à 50 000 euros pour les plus rares!

Revenons-en à la cérémonie en elle-même. Chaque jour, il y a des activités différentes. Le jour on nous y avons été les principales activités ont été : sacrifice d’un buffle et de plusieurs cochons, danses et chants traditionnels en cercle en se tenant la main, transport du cercueil décoré jusqu'à un hôtel fait pour l’occasion et repas avec toute la famille.

Nous avons d’ailleurs participé au repas. Les invités se moquaient de notre de façon de manger avec les mains et nous ont appris à le faire correctement. Nous avons goûté plusieurs mets dont du vin de palme qui ressemble fortement au cidre. On a pu constater que les invités provenaient d’un peu partout en Indonésie. Certains arrivent au début, le premier jour, d’autre en plein milieu etc. Chacun est reçu d’une très bonne manière avec en autre des cigarettes. Les cérémonies se déroulent dans un cadre typique puisque les superbes maisons traditionnelles ayant un toit en forme de corne de buffle font parties du décor.

Ces dernières sont présentes un peu partout dans le pays. Il en existe des petites qui servent à entreposer le riz après la récolte, elles sont symbole des hommes. Et des plus grandes, des maisons, symbole des femmes. La particularité de ces maisons atypiques et vraiment jolies est qu’elles soient toutes orientées dans la même direction. Également, chaque pièce à un rôle particulier et est orientés dans une direction précise. La direction sud signifie « naissance », ouest « mort », nord « vie » et est « grandir ».

Maintenant que le décor est planté, on peut vous expliquer plus en détail les sacrifices. Il faut savoir qu’ils ne tuent pas pour le plaisir, ils le font pour les défunts. D’ailleurs, avant le premier sacrifice de buffle, il lui mettent de l’eau dessus (qu’on imagine sacrée ou bénite) signifiant « désolé on va te tuer, on va te faire mal ... ». Ensuite, un "expert" connaissant la respiration de l'animal tranche d'un coup sec en 1seconde la gorge de celui-ci pour qu'il souffre le moins possible.

Une fois le buffle tué, ils en extirpent la peau, l’attachent entre un arbre et une pierre pour qu’elle sèche et devienne bien dure. Ensuite ils l’utilisent en tant que sacs pour porter du bois par exemple. Ils la vendent également. La viande de buffle comme de cochon, elle, est repartit entre plusieurs personne. Chaque partie d’animal revient à différentes classe de gens. Pour chaque ethnies et donc chaque traditions il y a des règles différentes quand à la répartition de la viande. Il existe 32 ethnies au Toraja. Dans le sud par exemple, la tête du cochon revient à celui qui a amené le cochon alors que là où nous avons été, elle revient aux nobles.

Par rapport à la mort nous avons compris qu’il existe plusieurs autres coutumes. L’une d’elle, très bizarre, consiste à mettre les corps des bébés morts dans les troncs d’arbres afin que le bébé puisse continuer à grandir avec l'arbre.

Une autre prévoit de planter une mégalithe (grosse pierre) pour les personnes mortes les plus importantes. Plus la personne est importante; par là ils n'entendent pas riche mais qui apporte à la communauté (chef de village où personne qui aident beaucoup au village), plus la pierre est grosse et haute. Voilà pour les plus importantes.

Comme vous le voyez c’est un pays très intéressant avec une population vraiment particulière (dans le bon sens du terme). En se baladant et discutant avec les locaux nous avons compris plusieurs choses sur leur mode de vie. Comme dans beaucoup d’endroits en Asie les enfants aident leurs parents après l’école (aux champs, en lavant les scooters etc), les habitants travaillent jusqu’à très vieux et ont d’ailleurs une espérance de vie élevée car ils peuvent vivre jusqu’à 120 ans pour certains. Les enfants eux ont accès à l’éducation même si il faut payer pour les études supérieur. Il n’est pas rare d'en voir dès le plus jeune âge conduire des scooters ou bien fumer des cigarettes. Ces dernier héritent tous des terres de leurs parents. Ils se doivent de connaître toute l’histoire du pays et des terres sans quoi ils peuvent perdre le terrain.

Un autre fait sur les Torajas est que pour eux, un homme peut être riche de trois façons : avec l’argent, s'ils aident beaucoup la communauté ou s'ils ont des pensées positives. Et vous, vous êtes riches de qu’elle manière ?? C’est sur à cette interrogation qu’on vous laisse méditer sur ce peuple fascinant.





bottom of page